Apple applique ses nouvelles conditions aux éditeurs d’Ebooks
Il fallait s’y attendre, la domination du géant Apple sur le monde des applications commence à se faire sentir, en particulier vis-à-vis des concurrents directs (Google, Nook, Amazon etc…). En effet, depuis quelques jours maintenant, les éditeurs de livres numériques ont pour obligation de se conformer aux nouvelles règles de l’AppStore concernant les ventes à l’intérieur d’application. Pour vous la faire simple, il est dorénavant interdit de vendre pour un éditeur de livre numérique, un ebook dans son application dédiée. Auparavant, vous aviez la possibilité d’acheter un Ebook chez Amazon par exemple, sans avoir à passer par iTunes. Maintenant c’est fini, vous avez l’obligation de passer par iTunes afin de valider votre achat. Cela s’avère être peu pratique pour les utilisateurs que nous sommes, vous devez maintenant fermer l’application Amazon par exemple, ouvrir iTunes et procéder à l’achat.
Des règles dictatoriales imposées par Apple
Mais le vrai problème n’est pas uniquement pour nous, simple consommateur lambda de livres numériques. Apple se moque de savoir si cela va être pratique ou non pour les utilisateurs d’iPad, le vrai malaise se trouve chez les éditeurs. Tout d’abord le fait de passer par iTunes impose aux éditeurs de payer 30% de la transaction à Apple, ce qui, pour la plupart des intervenants du secteur, implique de perdre la totalité du pourcentage qui leur revenait lors de la vente d’eBook. Mais ce n’est pas tout ! Apple interdit aux éditeurs de mentionner le nom de leur site web sur l’application, mais aussi les raisons du retrait du magasin de l’application. Pour finir elle rejettera toutes les applications incitant les utilisateurs à aller sur le site web des éditeurs pour procéder à un achat …
[pullright float= »alignright »]Annoncée fin Juin 2011, les éditeurs d’eBooks sont en train de modifier leurs applications depuis quelques semaines [/pullright].
Pour les éditeurs, ces nouvelles règles vont logiquement leur faire perdre un paquet de client. Pourquoi ? tout simplement car le processus d’achat, élément clef de la fidélisation des clients, va être de plus en plus compliqué pour une personne souhaitant s’affranchir du iBookstore d’Apple. Dorénavant, les utilisateurs des services de Google Books, Amazon et autres devront quitter l’application de lecture, ouvrir le navigateur web de l’iPad, acheter le eBook sur le site web d’Amazon ou Google, puis ouvrir une nouvelle fois le fichier sur son application … une bonne galère pour l’utilisateur, mais ça Apple n’en a cure. Et histoire de compliquer la tâche aux éditeurs d’ eBooks, Apple ajoute un paramètre de plus à ses applications : l’impossibilité de charger plus de 3500 éléments dans une application ! Cela handicape les librairies en ligne qui comportent généralement des centaines de milliers d’eBooks, Apple gardant ce privilège à son iBookstore qui pourra proposer des centaines de milliers de livres numériques. On a la vilaine impression qu’Apple veut virer tous ses concurrents présents sur l’Appstore …!
On sabre le Champagne chez Android ?
Fatalement, chez les autres fabricants de tablette tactiles, c’est plutôt une bonne nouvelle ! En effet, il paraît clair que de nombreux éditeurs vont se tourner vers Android de Google ou encore WebOs d’HP pour proposer leurs services eBook. On se pose la question de la stratégie d’Apple, car en effet, l’iBookstore va faire encore plus de fric, pour sûr, mais est-ce vraiment judicieux de se priver de pratiquement tous les acteurs du livre numérique ? Apple ne va-t-il pas se limiter automatiquement ? Très franchement nous ne comprenons pas la logique d’Apple, autre qu’économique. Le souci, c’est que ce genre d’attitude rappelle furieusement celle de Windows dans les années 90/2000 qui avait la même posture concernant les fichiers musicaux .wma qui étaient bloqués si vous ne disposiez pas des droits. Bref, il serait peut être temps qu’Apple allège un peu plus les conditions de l’Appstore, au risque de voir la communauté de développeurs partir à la concurrence, malgré le nombre toujours aussi impressionnant d’applications pour iPad. A ce petit jeu, ce sont probablement les utilisateurs les plus avertis dans un premier temps, qui quitteront le giron de la pomme …